Maladies chroniques et dépression : quelle affection liée à l’âge augmente le risque ?
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Les maladies chroniques, telles que le diabète, l’hypertension et les maladies cardiaques, deviennent de plus en plus courantes avec l’avancée en âge. Ces affections, souvent accompagnées de douleurs persistantes et de limitations physiques, peuvent considérablement altérer la qualité de vie des personnes âgées.
La dépression, souvent sous-diagnostiquée chez les seniors, émerge comme une conséquence fréquente de ces maladies chroniques. Les chercheurs s’intéressent de près à la manière dont ces affections liées à l’âge augmentent le risque de dépression, tentant de comprendre le mécanisme complexe qui lie la santé physique et mentale chez les individus vieillissants.
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Plan de l'article
Définir les maladies chroniques et la dépression
Les maladies chroniques regroupent un ensemble de pathologies persistantes, souvent incurables, nécessitant une gestion à long terme. Parmi celles-ci, le diabète, l’hypertension et les maladies cardiaques figurent en tête de liste. Ces affections imposent un fardeau considérable aux patients, tant sur le plan physique que psychologique, amplifiant le risque de troubles mentaux.
Le trouble dépressif caractérisé est défini par l’OMS comme une maladie touchant environ 15 à 20 % de la population générale au cours de la vie entière. Ce trouble se présente comme une succession d’épisodes dépressifs caractérisés par des symptômes tels que la tristesse pathologique, la perte de plaisir et des altérations cognitives. Le Baromètre Santé 2017 indique qu’une personne sur dix, âgée de 18 à 75 ans, a vécu un épisode dépressif au cours des 12 derniers mois.
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- Symptômes : tristesse pathologique, perte de plaisir, symptômes cognitifs
- Épisodes dépressifs : succession d’épisodes dépressifs caractérisés
- Suicide : risque accru chez 10 à 20 % des patients
La dépression ne doit pas être confondue avec la déprime, une réaction passagère à des événements de vie stressants. Le trouble dépressif caractérisé, quant à lui, a un retentissement majeur sur la vie du patient et de son entourage, augmentant significativement le risque de suicide. L’OMS prévoit que ce trouble sera en 2020 au premier rang des maladies en termes de dépenses globales.
Ces données soulignent l’ampleur et la gravité de la dépression chez les personnes souffrant de maladies chroniques.
Les liens entre maladies chroniques et dépression
Les patients souffrant de maladies chroniques sont souvent plus vulnérables à la dépression. La coexistence de maladies physiques et psychiques complique la prise en charge et aggrave la qualité de vie. Statistiquement, les personnes atteintes de diabète, d’hypertension ou de maladies cardiaques présentent un risque accru de développer un trouble dépressif caractérisé.
Lorsqu’une maladie chronique s’installe, elle entraîne des limitations fonctionnelles et sociales. La perte d’autonomie, les douleurs chroniques et les traitements lourds contribuent à la détérioration de l’état psychologique. Les patients se retrouvent souvent isolés, ce qui peut mener à des troubles anxieux et addictifs.
- Le trouble bipolaire ne doit pas être confondu avec le trouble dépressif caractérisé.
- Les troubles anxieux et addictifs peuvent être associés à la dépression.
- Les maladies physiques comme le diabète et l’hypertension augmentent le risque de dépression.
- La dépression affecte aussi l’entourage du patient.
L’entourage joue un rôle fondamental dans l’accompagnement des patients. La dépression ne se limite pas au patient seul, elle a un retentissement majeur sur la famille et les proches. Le soutien social et familial est essentiel pour améliorer la gestion des maladies chroniques et réduire les symptômes dépressifs.
Les affections liées à l’âge augmentant le risque de dépression
Certaines affections liées à l’âge augmentent significativement le risque de dépression. Prenez le baby blues par exemple. Fréquent dès le troisième jour suivant l’accouchement, il se résout généralement en 10 à 15 jours. Toutefois, il ne doit pas être confondu avec la dépression périnatale, une affection plus grave qui peut altérer la relation précoce entre la mère et son enfant.
La dépression du post-partum constitue une forme particulière de dépression périnatale. Elle inclut des symptômes plus sévères et persistants, nécessitant souvent une intervention médicale. La dépression du post-partum peut avoir des conséquences durables sur le développement de l’enfant et le bien-être de la mère.
Affection | Description | Durée |
---|---|---|
Baby blues | Tristesse passagère post-accouchement | 10 à 15 jours |
Dépression périnatale | Dépression autour de la période de grossesse | Plusieurs mois |
Dépression du post-partum | Forme sévère de dépression périnatale | Plusieurs mois à années |
La vulnérabilité génétique est un autre facteur de risque majeur. Si un parent a des antécédents de trouble dépressif, le risque de dépression chez l’enfant augmente. Cette vulnérabilité génétique, combinée à des facteurs environnementaux, peut déclencher des épisodes dépressifs à divers moments de la vie.
Non seulement les affections liées à l’âge comme le baby blues et la dépression périnatale augmentent le risque de dépression, mais des facteurs génétiques jouent aussi un rôle déterminant. Considérez ces éléments pour une prise en charge adaptée et préventive des patients à risque.
Stratégies de prévention et de prise en charge
Traitements biologiques
Les traitements biologiques incluent principalement les médicaments antidépresseurs, essentiels en première intention. Ces traitements agissent sur les neurotransmetteurs comme la sérotonine, impliquée dans la dépression. D’autres alternatives existent :
- Stimulation magnétique transcrânienne (r-TMS) : technique non invasive utilisée pour les dépressions résistantes.
- Électroconvulsivothérapie (ECT) : efficace dans 90 à 95 % des cas d’épisodes dépressifs sévères et/ou résistants.
- Kétamine : possède une activité antidépressive rapide et persistante pendant quelques jours.
Traitements psychothérapiques
Les psychothérapies jouent un rôle fondamental dans la prise en charge du trouble dépressif caractérisé. La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est souvent recommandée. Elle aide à modifier les schémas de pensée négatifs et à développer des stratégies de coping efficaces.
Facteurs biologiques et environnementaux
L’analyse des facteurs biologiques, comme le taux de cortisol (hormone du stress) ou le niveau de BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), permet d’affiner les traitements. Le microbiote intestinal pourrait aussi influencer les troubles anxieux ou dépressifs.
Personnalisation des traitements
La pharmacogénétique permet de personnaliser les traitements antidépresseurs en adaptant le choix de la molécule et la posologie au profil génétique du patient. Cette approche optimise l’efficacité du traitement et minimise les effets secondaires.
Structures spécialisées
Les Mood Centers et des établissements comme le Service hospitalo-universitaire de psychiatrie et d’addictologie de Bicêtre offrent une prise en charge globale et intégrée des patients souffrant de dépression, combinant traitements biologiques et psychothérapiques.